Vanté et utilisé comme un matériau merveilleux depuis les années 50, aujourd’hui le plastique est présent dans tous les aspects de notre vie. Et cela ne va pas sans poser problème ! En effet, il pollue nos sols, lacs, mers et forêts. Mais aussi empoissonne poissons, oiseaux, animaux et humains directement ou indirectement. Il nous rend malade et transforme le fonctionnement du corps humain ainsi que celui des animaux.

Il y n’y a pas que le plastique qui est problématique, nous produisons trop de déchets et seul un tout petit pourcentage peut être et est recyclé.

L’excès de déchets

Les industriels nous poussent à consommer encore et encore du jetable, du suremballé, de la fast fashion. Résultat : nous produisons de plus en plus de déchets de toutes sortes pour un total de 6,1 mio de tonnes de déchets urbains en 2021, selon l’Office fédéral de l’Environnement (https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/dechets/etat/donnees.html).

Mais revenons au plastique, selon Matthias Wüthrich, expert zéro déchet Greenpeace Suisse nous produisons par an et par habitant 125 kg de plastique, PET et plastiques industriels dont 1/3 sont des emballages. A l’échelle mondiale, c’est 350 mio de tonnes de plastique par an soit 24 fois plus qu’en 1964.  Et cela va doubler dans les prochaines années voir quadrupler d’ici à 2050 (Temps présent 8 octobre 2020).

(Photo Lausanne Cité)

« Près de 158 millions de tonnes d’emballages ménagers sont mises sur le marché mondial chaque année. Une fois séparés du produit qu’ils protègent, les emballages jetables deviennent des déchets que les villes et les communes doivent prendre en charge. En moyenne, 14’000 tonnes de déchets plastiques finissent dans la nature chaque année » selon l’entreprise Helvetia Environnement basée à Genève.

Le mythe du recyclage

Afin de nous déculpabiliser, les industriels communiquent sur les bienfaits du recyclage et nous vante LA solution miracle au problème des déchets. Sauf que dans le cas du plastique seul 8% est recyclé, le reste est brûlé, enterré ou exporté (90 mille tonnes de plastique par an principalement vers l’Allemagne et La France, le Royaume-Unis ou La Turquie).

Comment se débarrasser du problème

Là où ça devient tordu, c’est que les déchets plastique exportés légalement par exemple vers L’Allemagne et pris en charge dans une usine, deviennent des déchets allemands à l’issue du traitement. Comme l’Allemagne exporte massivement ses déchets en Asie du Sud-est, les résidus de nos déchets se retrouvent alors bien loin de chez nous. Mais ça n’est plus le problème de La Suisse puisque les résidus ont changé de nationalité ! Et tout ça pour une question de coût. Après ce tour de passe-passe, facile de se congratuler pour notre capacité à recycler ……..

D’autres filières existent, mais ne sont pas forcément légale. En effet, La Turquie a interdit l’entrée sur son territoire de plastique dits « sales ». Alors en payant suffisamment ces déchets sont camouflés derrière et au milieu d’autres déchets, des passeurs sont payés et le tour est joué. Du coup des dizaines et des dizaines de décharges illégales se créent en Turquie et les déchets sont brûlés au mépris total de la protection des habitants, des riverains et de la nature.

Phénomène identique en Indonésie où sont exportés le vieux papier « contaminé » jusqu’à 40% par des déchets plastique. Selon les autorités, les containers contenant des déchets indésirables sont retournés à l’expéditeur ….. Possible, mais c’est une minorité parce qu’il est impossible de contrôler tous les containers qui arrivent par cargo.

La Malaisie aussi est envahie par nos déchets et tente de renvoyer à l’expéditeur (Europe, Australie, Canada, États-Unis, etc.) des centaines de containers remplis de plastique. Mais cela coûte cher, personne ne sait que faire de ces déchets et ne veut payer ! Alors plutôt que de les faire revenir ces containers sont détournés vers la plus grande montagne de déchets en Inde (Temps présent 8 octobre 2020) ou …….

L’impact sur la santé humaine

Avec la présence du plastique partout, dans tous les aspects de notre vie l’on constate que certaines maladies sont en train de proliférer : cancer du sein, difficultés à avoir des enfants, nombre de personnes atteintes de déficit d’attention qui explosent tout comme l’autisme. Mais ce n’est pas tout, au début des années 1990, un pédiatre fait une constatation inquiétante  : de plus en plus de jeunes filles viennent le consulter pour une apparition précoce de la puberté.

La cause : les plastiques contiennent des perturbateurs endocriniens. Et l’exposition commence déjà dans le ventre de la mère !

En effet, c’est en étudiant le rôle des oestrogènes sur les cellules cancéreuses, qu’Ana Soto (en 1989) fait une découverte incroyable : les éprouvettes en plastique dans lesquels se trouvaient les cellules à étudier libèrent une substance proche de l’oestrogène (Doc à la une – Why plastic ? Les humains malades du plastique).

En Vert et Contre Tout publie deux articles qui concernent des études qui démontrent pour la première fois la présence de micro plastique dans le sang  ainsi que dans les poumons de personnes vivantes.

 

Ne restons pas les bras croisés

Plus question de tergiverser ou de reporter à demain la diminution de nos emballages et suremballages ! Prenons ou reprenons le chemin des magasins en vrac, des marchés, de la ferme à côté de chez soi. Pour ce faire, l’association ZeroWaste Switzerland propose une carte des commerces qui acceptent vos contenants. Convergence référencie les alternatives qui vont dans le sens de plus de respect et d’éthique. Mais aussi Move the date qui propose une carte des boutiques et des projets qui font bouger les choses. Rechercher des co-acteurs qui prennent soin de la vie et le communiquent au travers du mouvement de la Chaussure Rouge. Pour terminer avec Mon producteur.ch pour trouver des artisans et des producteurs près de chez vous.

Agissons

Il est nécessaire de revoir notre mode de consommation et de trouver le chemin d’une sobriété heureuse. Et c’est pas les pistes et les sources d’inspiration qui manque ! En voici quelque-unes : Aller visiter le site de Pierre Rahbi. Consulter le site « One Planet Lab« . S’inspirer de « ça commence par moi » le site de Julien Vidal. Visionner le 3ème épisode de la série « Un monde nouveau »  réalisé par Cyril Dion.

(Photo d’un extrait du documentaire « Un monde nouveau » Arte)

On peut également rejoindre le mouvement Break free from Plastic né en 2016 aux Philippines. Ce collectif regroupe 2500 ONG dans le monde. Il s’est fait connaître par ses « audits de marque » qui commencent par des opérations de ramassage de déchets sur les plages du monde entier. Ensuite, les déchets sont triés. Et les résultats publiés : Coca-Cola, Nestlé et Pepsi sont les principaux responsables de la pollution plastique pour la 5ème année consécutive

 

Sources : Vidéos : Temps présent du 8 octobre 2020

                               Doc à la Une – Why plastic ? Le mensonge du recyclage

                              Doc à la Une – Why plastic ? Les humains malades du plastique 

Image du début de l’article « Dragon » : Greenpeace

Pour aller plus loin  :

Les Jours, site d’informations différent. Épisodes : Plastique

Greenpeace

GEO

Cash Investigation : Déchets la grande désillusion et Radio Canada, Enquête : Les sales secrets du recyclage